En 1967, l’invention de la phaco-émulsification a révolutionné le traitement chirurgical de la cataracte, en minimisant de manière considérable la taille des incisions nécessaires pour extraire le cristallin. Aujourd’hui, la chirurgie de la cataracte est normalement indolore même si, les premiers temps, le patient ressent une gêne et que l’œil reste un peu sensible.
Traitement chirurgical de la cataracte : principe
Même si elle peut parfois être observée plus tôt (infections, traumatisme…), la cataracte apparaît en général après 60 ans. A cet âge-là, des zones opaques (« corps amyloïdes ») commencent à se former sur le cristallin. Ainsi, alors qu’il est normalement transparent pour laisser passer la lumière vers la rétine, il se trouble de façon progressive. Au fil du temps, la vision se floute et les sujets atteints ont la sensation de regarder au travers d’un voile de plus en plus épais.
La seule manière de soigner la cataracte consiste à extraire le cristallin pour lui substituer une lentille artificielle. Celle-ci, parfaitement transparente, restaure le passage des rayons lumineux au travers des structures oculaires. Par ailleurs, elle permet si nécessaire de prendre en charge les autres défauts de vision du patient, que ce soit la presbytie ou les amétropies (astigmatisme, myopie et hypermétropie).
La phaco-émulsification : une étape clé de la chirurgie de la cataracte
De nombreux patients sont impressionnés et anxieux quand le mode de prise en charge de la cataracte leur est expliqué. Outre qu’il s’agit d’une intervention sur l’œil, ils craignent en particulier la douleur que pourrait engendrer cet acte chirurgical invasif, puisqu’il nécessite notamment de pratiquer des incisions.
Le cristallin a la forme d’une lentille biconvexe d’environ 4 millimètres d’épaisseur maximum et 9 millimètres de diamètre. Ainsi, s’il fallait l’extraire en une fois, les incisions pratiquées devraient au moins mesurer 9 millimètres. Ce mode d’extraction du cristallin intègre a été la règle pendant longtemps.
Mais, en 1967, le docteur américain Charles Kelman a inventé la phaco-émulsification et révolutionné la chirurgie de la cataracte. Le principe est de désagréger le cristallin en utilisant une minuscule sonde qui vibre à une fréquence ultrasonique. Ainsi, ce sont des fragments du cristallin qui sont extraits. La taille de l’incision cornéenne nécessaire s’en trouve considérablement réduite : elle n’excède jamais 3 millimètres.
Une intervention normalement indolore
Au final, notamment parce qu’il ne faut pratiquer que des incisions cornéennes minuscules, sans avoir à les suturer ensuite, les suites opératoires de la cataracte ne sont pas douloureuses. Le patient ressent simplement une gêne pendant quelques jours, l’œil opéré larmoie les premières heures et des phénomènes d’éblouissement sont souvent rapportés, transitoires la plupart du temps.
Cette absence normale de douleur est une information importante à connaître. En effet, une douleur persistante doit aussitôt être signalée au praticien, notamment quand elle s’accompagne d’une baisse de la vision. Il peut s’agir des signes avant-coureurs d’une infection (endophtalmie) qui nécessite alors une prise en charge rapide. Il s’agit cependant d’une complication rarissime qui ne survient que dans 3 cas sur 1000.