Même s’il est en baisse, le nombre d’accidents de la circulation avec dommages corporels est encore de plus de 50 000 chaque année en France. Une telle statistique souligne l’importance d’être en pleine possession de ses moyens pour conduire. A ce titre, il convient de recueillir l’avis du chirurgien avant de reprendre la conduite après traitement chirurgical de la cataracte.
Peut-on conduire immédiatement après traitement de la cataracte ?
La réponse à cette question est un « non » catégorique : il est impossible de conduire immédiatement après traitement chirurgical de la cataracte. Cela ferait encourir au patient et à autrui un risque considérable.
D’ailleurs, le jour de l’intervention, quand le patient rentre à son domicile, il doit être accompagné par un proche. De plus, l’intervention s’accompagne systématiquement d’un arrêt de travail de quelques jours, parfois plus dans le cas de professions physiques ou qui induisent un risque significatif pour l’œil opéré : environnement sale, manipulation de produits chimiques, risque de choc oculaire etc.
Ce sont les suites opératoires directes du traitement qui expliquent ces différentes mesures. Du point de vue de la conduite, elles incluent en particulier une vision trouble et des éblouissements les premiers jours, contre-indications formelles à la conduite diurne et plus encore nocturne. L’amélioration se fait ensuite de manière progressive et le temps nécessaire à la récupération de l’acuité visuelle varie d’un patient à un autre. En moyenne, il faut environ 4 semaines pour un retour à une vie quotidienne normale (efforts intenses, natation etc.).
Qui décide qu’une reprise de la conduite est possible ?
L’évolution et la récupération du patient sont suivies par le praticien au cours des consultations de contrôle préalablement programmées. Leur rythme doit absolument être respecté. Lorsque le praticien estime que le patient opéré peut à nouveau conduire, il l’en informe verbalement.
Cela n’engage pourtant pas sa responsabilité : une fois cet accord médical obtenu, c’est au patient de faire preuve de bon sens. S’il ressent des symptômes ou des effets secondaires qui lui font douter de ses capacités à reprendre le volant, il doit absolument en informer le praticien qui prendra alors les mesures nécessaires. Parfois, le temps d’adaptation à l’implant mis en place, notamment quand il est multifocal, peut nécessiter d’attendre davantage avant de conduire à nouveau.
Il est important d’insister sur un point de la législation. Celle-ci stipule que les conducteurs doivent avoir une acuité visuelle minimale. Plus encore, le code de la route (articles R. 412-6 et R. 221-14), indique que le non-respect de ces exigences peut entraîner des sanctions. Enfin, des cas de jurisprudence française montrent que les conducteurs impliqués dans des accidents sans respecter la période d’attente recommandée, peuvent être tenus pour responsables et sanctionnés.