Toutes deux liées à l’âge, la cataracte et la DMLA sont des affections souvent présentes de manière simultanée chez un même patient. Si le traitement de la cataracte est aujourd’hui un acte chirurgical sûr, maîtrisé et efficace, ses effets éventuels sur la progression de la DMLA et son aggravation constituent encore un sujet de controverse au sein de la communauté médicale.
Cataracte et DMLA : qu’est-ce que c’est ?
Cataracte
La cataracte est principalement due au vieillissement sous l’effet duquel le cristallin s’opacifie, laissant de moins en moins bien passer les rayons lumineux vers la rétine. Ses effets commencent à être ressentis vers 65 ans chez près de 20% des individus. Plus rarement, cette affection peut être congénitale ou se déclencher après un traumatisme oculaire.
Certains traitements médicaux ou chirurgicaux (vitrectomie, corticoïdes, radiothérapie, certains antipsychotiques…) peuvent aussi parfois en être à l’origine, de même que des pathologies comme le diabète ou une uvéite. Dans tous les cas, le symptôme principal est une vision qui devient de plus en plus floue et voilée, souvent accompagnée d’éblouissements et de difficultés croissantes à distinguer les contrastes et les couleurs.
DMLA
La dégénérescence maculaire liée à l’âge est due à la formation de dépôts ou « drusens » sur la macula, zone centrale de la rétine riche en bâtonnets, cellules photoréceptrices qui permettent la perception des détails et des couleurs. Il s’agit d’une affection asymptomatique pendant des années, souvent découverte au cours d’un examen ophtalmologique réalisé pour un autre motif.
Les premiers symptômes apparaissent après des années d’évolution. Il peut s’agir d’une déformation de la vision, d’une diminution de l’acuité visuelle dans la partie centrale du champ de vision ou de l’apparition de petites taches sombres (« scotomes »). Des éblouissements sont aussi fréquemment ressentis, de même que des difficultés à distinguer les couleurs et des besoins croissants en lumière lors des activités de lecture. Outre la surveillance annuelle recommandée au-delà de 50 ans, l’apparition des symptômes précédemment mentionnés doit conduire à consulter un ophtalmologiste au plus vite.
Quel traitement pour la cataracte et la DMLA ?
Au cours de ces dernières années, des études épidémiologiques aux résultats contradictoires ont été réalisées. Elles sont venues alimenter un débat important au sein de la communauté médicale : un patient atteint de ces deux affections peut-il être opéré de la cataracte sans risque de favoriser la progression de sa dégénérescence maculaire ?
Même si le doute subsiste encore, les divergences de point de vue sur le sujet doivent être prises en compte. Principe de précaution oblige, elles présentent au moins l’avantage d’alerter les praticiens lorsqu’ils ont à conseiller un patient atteint des 2 pathologies de manière simultanée.
Et, sans conclusions claires et unanimes du monde scientifique, chaque spécialiste doit s’en remettre à son jugement, son expérience et son interprétation du bilan préopératoire, pour conseiller ou non de remplacer le cristallin. Le mode de vie et l’âge du patient doivent aussi être pris en compte.
Pour rappel, la chirurgie de la cataracte ne revêt jamais un caractère d’urgence. C’est quand ce trouble visuel finit par créer un handicap trop important au quotidien qu’elle doit être envisagée.