Pour choisir la technique de chirurgie réfractive la plus adaptée au patient et garantir le succès du traitement, le bilan préopératoire est une étape essentielle. Afin de poser un diagnostic précis, le praticien prend en compte le mode de vie du sujet, ses antécédents médicaux et les résultats d’une série d’examens.
Bilan préopératoire en chirurgie réfractive : les grandes étapes
Clé du succès du traitement, le bilan préopératoire en chirurgie réfractive inclut notamment un entretien approfondi entre le patient et le chirurgien. C’est l’occasion pour ce dernier d’éliminer certaines contre-indications. Il peut s’agir d’une maladie auto-immune, d’une grossesse en cours, d’herpès oculaire, d’un trouble visuel non stabilisé ou encore d’une affection oculaire évolutive. Par ailleurs, la profession du sujet et ses activités sportives font aussi partie des facteurs à considérer. En effet, si le patient est exposé à des risques importants de chocs oculaires, certaines techniques doivent être écartées.
De plus, un certain nombre d’analyses doivent être effectuées, certaines de manière systématique et d’autres en relation avec le protocole chirurgical envisagé. Là encore, l’objectif est de déceler des contre-indications éventuelles et de confirmer que la technique opératoire choisie est bien la plus adaptée au cas du patient. En général, les résultats de ces examens restent valables pendant 6 mois. Au-delà, si l’intervention n’a toujours pas été réalisée, ils doivent être effectués de nouveau.
Dans tous les cas, certaines consignes doivent être respectées pour assurer la précision du bilan préopératoire. En particulier, pour pouvoir réaliser les mesures sur une surface oculaire non déformée, le port de lentilles souples doit être interrompu 48 heures avant. Ce délai doit être de 1 mois si le patient utilise des lentilles rigides.
Quels examens inclut le bilan préopératoire en chirurgie réfractive ?
Bien sûr, en premier lieu, l’identification précise du ou des trouble(s) visuel(s) du patient est nécessaire. Il faut aussi les quantifier, ceci afin de déterminer le degré de correction que le traitement chirurgical devra apporter. Ainsi, la puissance des verres correcteurs utilisés est mesurée, de même que l’acuité visuelle de chaque œil, avec et sans accommodation. Dans ce dernier cas, l’objectif est de quantifier le pouvoir de réfraction « vrai » de l’œil, en utilisant un collyre cycloplégique qui paralyse momentanément le cristallin, lentille naturelle qui a sinon la possibilité de se déformer pour assurer la mise au point, et ce quelle que soit la distance d’observation. Enfin, quand une correction différente est envisagée pour chaque œil, il importe aussi d’identifier clairement l’œil dominant.
Pour sa part, l’examen à la lampe à fente fait partie des analyses incontournables d’un bilan préopératoire de chirurgie réfractive. Il permet en effet d’examiner les différentes structures oculaires et périoculaires, des plus externes jusqu’à la rétine, notamment pour s’assurer de l’absence de pathologies cornéennes, observer en détail le cristallin pour détecter une éventuelle cataracte en cours d’apparition, mais aussi examiner la rétine et le départ du nerf optique (« fond d’œil »).
Quand c’est une procédure au laser qui est envisagée, une topographie cornéenne est aussi réalisée, pour établir une cartographie précise des reliefs et de l’épaisseur de la cornée. Cela permet notamment de s’assurer que celle-ci est assez épaisse pour pratiquer un Lasik et de détecter un éventuel kératocône, affection qui constituerait une contre-indication absolue au traitement.
Toujours dans le cas du Lasik, l’étude de la résistance cornéenne est aussi une analyse fréquente, pour mesurer la résistance et l’élasticité de la cornée pendant la projection d’un jet d’air à sa surface.
Enfin, le praticien peut aussi parfois décider de se livrer à un examen abérrométrique. Celui-ci permet d’évaluer l’ensemble du processus visuel, de la pénétration des rayons lumineux dans l’œil, en passant par leur réfraction, jusqu’à la formation de l’image rétinienne. L’objectif est alors de détecter des aberrations optiques non corrigeables par le port de verres correcteurs et qui nécessiteraient une personnalisation encore plus importante de l’intervention envisagée.