Le but premier du traitement de la cataracte est de rendre à l’œil sa transparence, en remplaçant le cristallin opaque par un implant. De ce point de vue, l’intervention est presque systématiquement un succès. Les lentilles artificielles utilisées permettent par ailleurs de prendre en charge certains autres défauts de vision (myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie). Ce sont leurs caractéristiques optiques et la nature des troubles visuels du patient qui conditionnent l’indépendance de celui-ci vis-à-vis des verres correcteurs après le traitement.
Cataracte : principe de la chirurgie et implants
La cataracte se traduit par une vision qui commence à devenir de plus en plus trouble au fil du temps, généralement à partir de 65 ans, sous l’effet de l’âge. Le plus souvent bilatérale, elle est due à l’opacification progressive des deux cristallins, sur lesquels apparaissent et s’étendent des « corps amyloïdes », zones qui laissent de moins en moins bien passer la lumière vers la rétine.
Le seul traitement de cette affection est chirurgical. L’intervention consiste à extraire le cristallin opacifié et à le remplacer par une lentille artificielle. En premier lieu, cet implant est complètement transparent et permet donc de traiter la cataracte du patient en rétablissant un cheminement normal des rayons lumineux vers la rétine.
Par ailleurs, selon ses caractéristiques optiques, il permet de prendre en charge tout ou partie des autres troubles visuels du patient.
Les principaux types d’implants et l’indépendance qu’ils assurent vis-à-vis des verres correcteurs
Il existe différents types d’implants. Ce sont leurs caractéristiques et la nature des défauts de vision du sujet qui vont conditionner l’indépendance vis-à-vis des verres correcteurs après l’intervention.
Les implants monofocaux ne corrigent la vue qu’à une seule distance d’observation, proche ou lointaine. Ainsi, leur mise en place peut impliquer l’utilisation de lunettes ou lentilles après l’intervention. Par exemple, chez les patients hypermétropes, les lentilles artificielles choisies privilégient généralement la vue de loin. Il est donc assez fréquent qu’ils aient à utiliser des verres correcteurs pour voir de près après avoir été opérés.
Cependant, une stratégie opératoire particulière, appelée « bascule » ou « monovision », permet de se passer du port de lunettes environ 80% du temps. Elle consiste à ne pas traiter les deux yeux de la même manière, en dédiant l’œil dominant à la vision lointaine et l’œil dominé à la vision proche. Le cerveau apprend alors en quelques semaines à analyser les informations reçues de ce nouveau système visuel et le port de verres correcteurs n’est nécessaire que dans des circonstances bien particulières, comme la lecture prolongée, le cinéma ou la conduite.
Pour leur part, les implants multifocaux corrigent la vue de près et celle de loin (implants bifocaux), parfois même la vision intermédiaire (implants trifocaux). Particulièrement indiqués dans les cas d’hypermétropie ou de myopie associés à une presbytie, ils permettent de s’affranchir énormément du port de verres correcteurs, voire totalement chez certains sujets. Le revers de la médaille est qu’ils peuvent parfois entraîner une légère perte de sensibilité des contrastes et la perception de halos lumineux, notamment lors de la conduite de nuit.
Enfin, les implants toriques sont ceux utilisés pour les sujets astigmates. Ils sont selon les cas mono ou multifocaux. Comme pour les autres types de lentilles artificielles, le port de verres correcteurs reste parfois nécessaire après l’intervention dans certaines situations.