De manière inéluctable, la presbytie est un trouble de la vision qui commence à être ressenti vers le milieu de la quarantaine et progresse ensuite pendant une vingtaine d’années avant de se stabiliser. L’explication tient en une perte progressive des capacités de déformation du cristallin : il est de moins en moins capable de se bomber pour accommoder et la vision proche des individus atteints se détériore peu à peu.
L’accommodation
Avec la cornée, le cristallin est l’une des lentilles convergentes naturelles de l’œil. Il a pour rôle principal d’assurer la mise au point de la vision (accommodation), en fonction de la distance de l’objet à observer, un peu comme l’objectif d’un appareil photo.
Anatomiquement, le cristallin est composé de fibres de collagène. Chez les sujets jeunes, elles peuvent normalement translater les unes par rapport aux autres, pour que le cristallin reste plat en cas de vision lointaine ou, au contraire, se bombe pour distinguer les objets proches.
Cette translation des fibres de collagène se fait de manière réflexe et elle est régie par le muscle ciliaire qui est relié au cristallin par des petites structures fibreuses, les zonules de Zinn.
Les causes de la presbytie
Sous l’effet du vieillissement, le cristallin perd peu à peu de sa souplesse et l’accommodation se fait moins bien, même si, pour sa part, le muscle ciliaire continue à fonctionner tout à fait normalement.
Cela démarre en moyenne aux alentours de 45 ans et la vision proche se détériore progressivement avant que la presbytie ne se stabilise vers le milieu de la soixantaine. Ce trouble visuel touche environ 40% des Français et, vieillissement de la population oblige, ce pourcentage va être amené à augmenter au fil du temps.
Enfin, plus rarement et au-delà de l’âge, d’autres facteurs peuvent expliquer le déclenchement de la presbytie. C’est en particulier le cas de certains traitements médicaux qui affectent le pouvoir de contraction du muscle ciliaire. Il s’agit notamment de certains neuroleptiques, morphiniques ou antidépresseurs.
Presbytie : quels sont les symptômes ?
Le principal symptôme de la presbytie est une difficulté de plus en plus importante à bien voir de près. La distance la plus proche à laquelle les presbytes voient nettement augmente progressivement. Les individus atteints doivent par exemple de plus en plus tendre les bras pour lire ou bien distinguer clairement l’écran de leur téléphone portable.
Les sujets myopes, qui voient initialement mal de loin mais bien de près, ressentent généralement la presbytie plus tardivement que les individus emmétropes, puisque la myopie contrebalance la presbytie. Cela n’est pourtant que temporaire et l’idée reçue selon laquelle les myopes ne souffrent pas de presbytie est donc globalement fausse.
Enfin, les personnes légèrement hypermétropes vivent souvent l’apparition de la presbytie plus péniblement que les autres. En effet, dans leur cas, en plus d’une détérioration de la vision proche, la presbytie finit aussi par affecter la vision lointaine, et ce de manière assez brutale.
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