La myopie et la presbytie sont deux troubles visuels fréquents, qui coexistent souvent, mais fondamentalement différents dans leur origine. La première est liée à une longueur axiale excessive de l’œil ou à une cornée trop bombée, la seconde au vieillissement du cristallin. De nombreux patients concernés par ces deux affections se demandent s’il est possible de les corriger dans le cadre d’une seule et même intervention. Or, en effet, plusieurs approches chirurgicales permettent aujourd’hui d’apporter une réponse combinée, à condition de bien comprendre les limites et les principes de chaque option.
Deux troubles visuels aux mécanismes différents
La myopie résulte d’un œil trop long et/ou d’une puissance réfractive excessive, ce qui déplace le point de focalisation de l’image en avant de la rétine et induit une mauvaise vision lointaine.
À l’inverse, la presbytie est liée à une perte progressive de l’accommodation due à l’âge, parce que le cristallin ne peut plus se bomber pour assurer une bonne qualité de vision proche. Elle débute en général vers 45 ans, même chez les myopes, et progresse ensuite jusqu’au milieu de la soixantaine.
Des techniques combinées pour une réponse personnalisée
La chirurgie réfractive propose aujourd’hui différentes solutions pour traiter simultanément la myopie et la presbytie. Elles incluent le PresbyLasik, qui consiste à installer une multifocalité cornéenne par photoablation au laser Excimer, pour offrir à chaque œil une vision de bonne qualité à toutes distances d’observation.
Pour sa part, le Lasik permet aussi de corriger ces deux troubles en parallèle, mais cette fois-ci en corrigeant un œil pour la vision de loin et l’autre pour la vision de près (stratégie de monofocalité ou « bascule »).
Enfin, le remplacement du cristallin par un implant multifocal constitue aussi une solution, particulièrement recommandée chez les patients proches de l’âge de la cataracte ou même déjà atteints de cette affection.
Plus globalement, le choix de la technique opératoire dépend de nombreux paramètres : âge du candidat au traitement, profession, épaisseur cornéenne, puissance de sa myopie, niveau d’exigence visuelle etc.
Traitement conjoint de la myopie et de la presbytie : importance d’un bilan préopératoire adapté
Si corriger la myopie et la presbytie simultanément est techniquement possible, le choix de la méthode la plus adaptée requiert une évaluation ophtalmologique minutieuse. Le bilan préopératoire vise à étudier les paramètres biométriques, topographiques et fonctionnels, pour exclure toute contre-indication. Par ailleurs, une simulation avec lentilles est parfois proposée, notamment en cas de monovision au Lasik ou de traitement multifocal via un PresbyLasik.
De plus, il est également essentiel de valider les attentes du patient : certaines stratégies peuvent induire une légère perte de qualité visuelle dans certaines conditions en contrepartie d’une meilleure autonomie globale vis-à-vis des verres correcteurs.
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