La cataracte est une affection qui correspond à l’opacification du cristallin : les rayons lumineux cheminent de plus en plus difficilement vers la rétine et la vision du patient se trouble progressivement. Le traitement chirurgical consiste alors à retirer le cristallin et à le remplacer par un implant transparent et qui permet par ailleurs de corriger les autres défauts visuels (myopie, hypermétropie, astigmatisme ou presbytie). Rarement, il peut arriver que cette lentille artificielle se déplace. La prise en charge de cette complication, ennuyeuse mais peu grave, nécessite alors une intervention secondaire.
Pourquoi poser un implant pour traiter la cataracte ?
La transparence de l’œil est une condition essentielle pour une vision de qualité : c’est cette propriété qui permet aux rayons lumineux d’atteindre la rétine, là où les images se forment avant d’être transmises au cerveau. Mais, généralement un peu après la soixantaine, le cristallin commence à se troubler progressivement, en raison de réagencements moléculaires qui provoquent l’apparition de zones opaques (« corps amyloïdes »). On parle alors de « cataracte ». C’est un trouble visuel évolutif qui s’aggrave au fil des ans et donne au patient l’impression croissante de regarder à travers un voile.
Pendant des siècles, pour traiter la cataracte, c’est la technique rudimentaire de l’abaissement qui était pratiquée. Elle consistait à pousser le cristallin opaque en arrière, avec une aiguille, pour le faire tomber dans la cavité vitréenne. Hors complications (et elles devaient être nombreuses à l’époque…), cela rendait à l’œil sa transparence. Mais, puisque le cristallin assure environ 1/3 de la réfraction, cela laissait aussi le patient fortement hypermétrope.
Ainsi, le principe actuel de prise en charge de cette pathologie est d’extraire le cristallin devenu opaque et de lui substituer une lentille artificielle. Parfaitement transparente, elle permet de restaurer un trajet normal des rayons lumineux de la cornée vers la rétine. De plus, elle est dotée d’un pouvoir correcteur adapté aux défauts visuels préexistants. Ainsi, après l’intervention, de nombreux patients bénéficient d’une qualité de vision meilleure que celle qu’ils avaient avant le déclenchement de la cataracte.
Déplacement d’un implant de cataracte : symptômes et traitement
Les complications du traitement chirurgical de la cataracte restent rarissimes. Toutefois, comme pour toute opération, les risques existent, même s’ils sont très faibles. Ainsi, il peut notamment arriver que la lentille insérée se déplace, phénomène le plus souvent indolore.
Une subluxation minime peut être asymptomatique mais, quand elle est plus conséquente, le symptôme principal est une altération de la vision du patient, puisque la correction optique initiale est perturbée. Dans d’autres cas, la gêne provient du fait que le sujet voit constamment le bord de l’implant dans son champ de vision ou qu’il perçoit des halos lumineux.
Bien qu’elle soit ennuyeuse, il s’agit d’une complication d’une gravité relativement modérée. Néanmoins, sa prise en charge nécessite une seconde intervention. Elle ne présente pas de difficultés particulières quand elle intervient de façon précoce après le traitement initial, avant que des adhérences ne se soient formées entre l’implant et la partie arrière du sac cristallin sur laquelle il repose.
Bonsoir, j’ai été opéré en 2023, glaucome+cataracte, pour un oeil de 1/10ème. suite à l opération, j’ai une gène, avec une sensation de mouvement, effet de lumière bougente , je ne peux fixer quelqu’un trop longtemps, car je me sens pas bien , étourdie. quand je baisse la tête, mon oeil se remplit d humeur acqueuse, et l’oeil devient froid. et j’ai comme une sensation qui se déplace, sensation de liquide ou bulle d’air entre 2 zones.
l IRM n’a rien vu. l’IRM peut il détecter l’emplacement exact de l’implant.
dans l’attente de votre réponse.
Bonsoir,
Merci pour votre message.
Les symptômes que vous décrivez — sensation de mouvement, gêne visuelle fluctuante, sensation de liquide ou de déplacement dans l’œil, étourdissements en fixant — sont inhabituels, mais peuvent survenir après une chirurgie combinée glaucome + cataracte, surtout si la récupération visuelle est partielle (œil à 1/10).
Voici quelques éléments d’explication possibles :
1. Sensation de mouvement ou d’image instable
Cela peut provenir de :
Un implant intraoculaire légèrement décentré ou mobile dans le sac capsulaire, notamment si la capsule postérieure est fragile.
Un désalignement visuel entre vos deux yeux (diplopie discrète ou image fantôme).
Un déséquilibre binoculaire si un seul œil est très faible visuellement.
2. Sensation de liquide qui circule / bulle / œil froid
Ce que vous ressentez comme un « remplissage de liquide » ou un refroidissement de l’œil peut être :
Une circulation modifiée de l’humeur aqueuse, surtout si un implant de drainage a été placé.
Une bulle résiduelle, ou une perception altérée due à des irrégularités internes.
Une hypoesthésie cornéenne qui modifie les sensations oculaires.
3. L’IRM peut-elle détecter la position de l’implant ?
Non. Une IRM cérébrale ou orbitaire ne permet pas de localiser précisément un implant intraoculaire. L’implant est en matériau non métallique et peu visible sur IRM.
✅ C’est plutôt un examen à la lampe à fente, ou éventuellement une échographie oculaire, qui permet de vérifier sa position et sa stabilité.
✅ Que faire ?
✔️ Un bilan ophtalmologique approfondi est nécessaire, avec :
Vérification de la position de l’implant (décentration, bascule, mobilité).
Examen du segment antérieur (angle, chambre antérieure, pression).
Analyse de la vision binoculaire et de la sensibilité visuelle.
Éventuellement un OCT, une échographie ou un champ visuel selon le contexte.
En résumé :
✔️ Les symptômes post-opératoires persistants comme les vôtres doivent être explorés.
✔️ L’IRM ne visualise pas bien l’implant intraoculaire.
✔️ Un bilan ophtalmologique ciblé est plus adapté pour comprendre et traiter ces sensations.
Bien cordialement,
Dr RAMBAUD