Le VisuMax 800 : dernière génération de laser Femtoseconde

Lorsque la vision d’un individu est parfaite quelle que soit la distance d’observation, c’est notamment parce que les rayons lumineux qui traversent l’œil se focalisent en un point unique qui est localisé exactement à la surface de la rétine. 

Ce phénomène de déviation de la direction de la lumière au cours de son cheminement au travers du globe oculaire est appelé « réfraction ».  Il est assuré par la cornée et le cristallin, les deux lentilles convergentes naturelles de l’œil. La première assure 70% de la réfraction, le cristallin prenant en charge le reste. Par ailleurs, parce qu’il peut se bomber pour la vision proche ou rester plat pour voir de loin, il permet de faire la mise au point, un peu comme l’objectif d’un appareil photo.

Les troubles réfractifs, ou “amétropies”, correspondent à des cas où la réfraction du couple cornée-cristallin ne permet pas la formation d’un point de convergence unique des rayons lumineux sur le plan rétinien. 

Quand l’œil réfracte trop les rayons lumineux, souvent parce que le rayon de courbure de la cornée est trop marqué, on parle de myopie. Dans ce cas, le point de jonction des rayons est localisé devant la rétine et non pas à sa surface, ce qui induit chez les myopes des problèmes de vision lointaine alors qu’ils voient bien de près.

Au contraire, chez les individus hypermétropes, les rayons lumineux sont réfractés derrière la rétine : ils voient systématiquement mal de près et parfois aussi de loin, parce que leur cornée est insuffisamment bombée ou bien que leur œil est un peu trop court. Quoi qu’il en soit, même si la courbure cornéenne n’est pas adaptée à la longueur de leur globe oculaire, la cornée des myopes et des hypermétropes est en forme de portion de sphère.

Ce n’est pas le cas des astigmates. Chez ces patients, la forme de la cornée est ovoïde, un peu comme un ballon de rugby, présentant des rayons de courbure différents en fonction des méridiens. Cette déformation débouche sur la formation d’une image étalée dans l’axe antéro-postérieur de l’œil et non pas en un seul point. Ainsi, la vision des astigmates est altérée quelle que soit la distance d’observation.

La chirurgie réfractive a pour objectif de corriger les amétropies. Il existe pour cela différentes méthodes. Certaines se basent sur l’insertion dans l’œil de lentilles artificielles, d’autres sur l’utilisation de faisceaux laser pour agir sur la forme de la cornée.

Plus précisément, en fonction de la méthode laser pratiquée, la correction optique peut être apportée en modifiant la courbure cornéenne par photoablation au laser Excimer, PKR par exemple, ou, comme pour le SMILE, en retirant un fragment cornéen préalablement découpé avec un laser Femtoseconde. Le VisuMax 800 est le dernier-né de ce type d’équipements.

En plus du traitement de la presbytie, la méthode Lasik autorise la prise en charge de la myopie jusqu’à 10 dioptries (D), et de l’astigmatisme et de l’hypermétropie jusqu’à 6D. Ce large champ d’application, couplé à une récupération la plupart du temps rapide et des suites opératoires indolores, explique que le Lasik soit la technique de chirurgie réfractive au laser la plus pratiquée en France et dans le monde. 

Comme pour la PKR, le principe du Lasik est de modifier la courbure de la cornée par photoablation des tissus avec un laser Excimer. Avec le Lasik, cette abrasion doit être réalisée sur des couches cornéennes relativement profondes. Ainsi, la première étape de l’intervention est de découper un très fin capot dans les couches cornéennes superficielles, le « volet stromal ». Il n’est cependant pas retiré complètement car il reste attaché par l’un de ses côtés et est simplement basculé par le praticien. Cela lui donne ainsi accès aux couches cornéennes plus profondes, sur lesquelles il peut appliquer le laser Excimer, pour apporter au patient traité la correction optique nécessaire. En fin d’intervention, le volet stromal est basculé pour reprendre sa position initiale.

Initialement, la découpe du volet stromal était faite à l’aide d’un « kératome », sorte de micro-bistouri manipulé manuellement. Mais, cet outil est de plus en plus souvent remplacé par un laser Femtoseconde, outil de coupe extrêmement performant.  Cette forme de Lasik 100% laser rend l’intervention plus précise, plus sûre et moins invasive, car elle permet de traiter l’œil sans aucun contact mécanique.

Certaines études montrent que cela réduit significativement les risques d’inflammations ou d’infections post-opératoires et minimise les risques de sécheresse oculaire, phénomène fréquemment observé de manière temporaire après une chirurgie Lasik classique. Enfin, l’utilisation du Femtoseconde pour la phase de découpe permet d’adapter de manière optimale les caractéristiques du volet stromal aux besoins du patient.

En premier lieu, grâce aux progrès technologiques dont il a bénéficié, le VisuMax 800 (Zeiss) élargit le champ des traitements possibles via le protocole SMILE. Encore récemment, cette technique était utilisée uniquement pour le traitement de la myopie jusqu’à 10 dioptries.

Mais, grâce à ce laser Femtoseconde de dernière génération, le traitement en routine de l’astigmatisme jusqu’à 5 dioptries est maintenant possible, notamment parce que cette plate-forme laser est équipée du système CentraLign® qui permet le contrôle de la cyclotorsion. Ce phénomène est lié au fait que les analyses et mesures préopératoires sont réalisées sur un patient assis et que, lorsqu’il se couche pour être opéré, son œil subit une légère rotation, ce qui posait jusqu’ici des problèmes pour la prise en charge de l’astigmatisme au SMILE.

Par ailleurs, le champ des possibles va continuer à s’élargir puisque la correction de l’hypermétropie via une intervention SMILE au VisuMax 800 est en voie de développement.

L’un des autres avantages notables du VisuMax 800 tient en une rapidité accrue. Elle est due à une fréquence des impulsions laser plus élevée qu’avec les équipements plus anciens. Sorti en 2007, le VisuMax 500 avait une fréquence de 0,5MHz, contre 2MHz pour le VisuMax 800.

Pratiquement, cela se traduit par des interventions plus courtes, et donc un confort encore meilleur pour les patients. Auparavant, il fallait 30 secondes pour découper une lenticule SMILE. Avec le VisuMax 800, il n’en faut plus que 10. Pour sa part, la découpe du volet stromal pour un Lasik ne nécessite plus que 7 secondes, contre 20 auparavant avec le VisuMax 500.