Coronavirus et œil, quelles atteintes ophtalmologiques ?
Le SARS COV-2 est un virus de type coronavidae qui peut pénétrer dans les cellules alvéolaires pulmonaires, de l’œsophage, de l’intestin, des parois artérielles et du cœur et de certaines cellules de la surface oculaire.
Wan et Al. J Virol 2020;94(7)
Les atteintes ophtalmologiques concernent principalement la surface oculaires (conjonctivites) mais pourrait également concerner certaines structures oculaires postérieures (micro-angiopathies, uvéites postérieures polymorphes, névrites optiques, nodules cotonneux).
L’atteinte de la surface oculaire peut être inaugurale ou au premier plan avec une fréquence très variable selon les premières études disponibles allant de 1% à 30% avec de nombreux biais rendant ces résultats peu interprétables.
(Guan al. Clinicalcharacteristics of Coronavirus Disease 2019 in China. N Engl JMed 2020;382:1708—20)
Covid et oeil : transmission
La transmission de la COVID-19 peut se faire via l’épithélium conjonctival qui est la porte d’entrée et le lieu de réplication du virus avant une contamination du sujet via les voies lacrymales nécessitant de porter en plus du masque, dans les situations à risque, des lunettes de protection et une distanciation. Au cabinet nous utilisons une plaque de plexiglass qui permet d’isoler le médecin du patient lors de l’examen.
Il est possible de retrouver chez les patients atteints de COVID des signes de micro-angiopathies rétinienne asymptomatiques (nodules cotonneux). Plusieurs mécanismes ont été évoqués :
- Ischémie par occlusion micro vasculaire à fortiori chez les patients diabétiques : Le SARS COV-2 entraine une down-régulation de l’enzyme ACE2 impliquée dans la protection vasculaire qui est déjà dérégulé chez les patients diabétiques.
- Atteinte virale directe (mécanisme bien connu dans le VIH) :
- Occlusion des petits vaisseaux par hyper coagulabilité
- Atteinte vasculaire inflammatoire virale
(Marinho et Al. Retinal findings in patients with COVID-19. Lancet2020;395:1610)
La question se pose et est en cours d’évaluation à grande échelle de savoir s’il serait pertinent de faire un fond d’œil aux patients atteints du SARS COV 2 pour rechercher ces signes de micro-angiopathie infra clinique et de débuter s’ils sont présent un traitement antiagrégant plaquettaire.
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